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Jusqu'à présent, nous avons pratiqué le cyclotourisme en France bien-sûr, mais aussi dans sept autres pays européens.
Ceci nous a amené à constater les énormes différences d'intégration des vélos, et du cyclotourisme en particulier, suivant les pays. Certains sont des paradis, d'autres en sont loin. Voici un petit résumé.
Les Allemands sont historiquement des amoureux de la nature. L'écologie (la vraie, la vécue, pas la politicarde comme chez nous) est chez eux bien ancrée.
Ils sont coutumiers des activités physiques plaisir "Outdoor". Depuis le 19ème siècle ils pratiquent massivement les "Volksmarsch" (Marches populaire) du week-end.
Avec le renouveau du vélo des années 80-90, ils se sont emparés du 2 roues. La pratique cycliste est généralisée quelles que soient les classes d'âge, classes sociales… etc.
Cette pratique :
Bref le vélo est dans la Kultur Allemande. De ce fait comme tout le monde est un cycliste pratiquant… tout le monde :
Tout cela est flagrant quand on randonne en Allemagne (ex-"de l'Ouest") :
Nos écarteurs à rallonge (qui sont si nécessaires en France, Autriche, Allemagne ex-"de l'Est") sont ici TOTALEMENT INUTILE !!!
Contrairement à la France avec ses chiens mal éduqués qui courent partout, les chiens sont calmes et hyper bien dressés. À l'approche d'un vélo, le maître n'a qu'à dire un mot calmement, le chien se couche immédiatement et laisse le vélo passer tranquillement… impressionnant, toujours et partout !!!
Arrêtons là le dithyrambe et passons aux autres pays.
La Suisse est multilingue et multiculturelle.
Heureusement la culture allemande imprègne tout le pays, même la Suisse Romande.
De ce fait on retrouve en Suisse quasiment toutes les qualités sus-décrites pour l'Allemagne.
On y réalise de merveilleuses randonnées de cyclotourisme.
Le réseau ferré est remarquablement dense avec une grande fréquence de desserte. Les vélos sont acceptés dans presque tous les trains. Attention toutefois aux prix qui sont assez élevés.
Service vélos fantastique… même en cas de pannes ou de travaux sur les trains, on est accepté dans les bus de remplacement. Exemple en 2014, très lourdement chargés (avec remorque pour le camping), nous sommes acceptés dans un bus… Inconcevable avec la SNCF !
Contrairement à ce que l'on pourrait croire les campings TCS (Touring-Club-Suisse) ne sont absolument pas une référence. Ils sont souvent moins bien équipés et plus chers que les autres, de plus certains sont mal fréquentés (romanichels à Luzern)
En 2009, durant notre cyclo-voyage sur le Rhin, nous avions été désagréablement surpris par la Hollande. Par contre lors de notre randonnée sur la Meuse, en 2020, nous avons été très satisfaits. Pourquoi cette différence ?
Sur le plan technique la Hollande bat tous les autres pays à plate-couture :
Ce qui nous avait choqués en 2009, et reste vrai en 2020, c'est un respect des automobilistes à géométrie variable :
Il n'y a aucune distance minimum à respecter pour les voitures lorsqu'elles doublent un vélo. Les automobilistes n'ont aucune patience quand ils se trouvent derrière vous. Donc ils dépassent même en FRÔLANT de façon affolante, et cela en ville comme sur route, donc quelle que soit leur vitesse !!!
Si l'on gêne tant soit peu une voiture sur la route, on se fait klaxonner facilement voire insulter.
Heureusement sur la Meuse, en 2020, les régions par lesquelles nous avons pédalé sont particulièrement protectrices à l'égard des cyclistes. En effet quasi toutes les villes et villages traversés sont limités à 30 km/h. Encore mieux, toutes les petites routes de liaison entre les pistes cyclables sont limitées EN DEHORS DES VILLES (à la campagne) à 60 km/h. Cela a été formidable. Nous avons pu randonner en toute sérénité.
Tout comme en Allemagne, les mobylettes sont autorisées sur certaines pistes cyclables. En Allemagne elles sont limitées à 30 km/h, c'est bon, c'est cool. Par contre en Hollande leur limite est de 60 km/h. Ce qui est beaucoup sur une piste cyclable ! On peut donc se faire frôler dangereusement par les mobylettes et scooters sur les pistes cyclables, même étroites. En plus les jeunes sont moins respectueux que leurs aînés… donc certains filent allègrement à plus de 60 km/h !
Autre bonne surprise 2020, sur nos itinéraires nous sommes passés par de nombreux petits bois ou forêts. C'est incroyable (surtout pour nous venant de la France sous-équipée), en parallèle des chemins forestiers il y avait TOUJOURS une piste cyclable… bien entretenue ! Formidable.
De plus globalement les piétons n'envahissent jamais les pistes cyclables. Et tout comme en Allemagne les chiens sont très bien éduqués (ils ont de VRAIS maîtres), donc les chiens sont calmes et ne sont jamais agressifs ni gênants pour les vélos.
En résumé la Hollande mérite le rang de paradis du vélo sur beaucoup d'aspects. Mais les comportements des automobilistes ne sont pas complètement à la hauteur d'un total paradis.
En 2020, nous sommes passés rapidement par la Belgique. Une première fois au travers de la Wallonie, le long de la Meuse vers la Hollande. Puis à notre retour de la Hollande sur la côte flamande de la Mer du Nord.
Nous avons pu mesurer la différence énorme entre ces 2 régions belges.
Très grossièrement la Wallonie est équipée comme la France (très peu) et la Flandre comme la Hollande (énormément).
On peut d'ailleurs le confirmer facilement en jetant un coup d'œil sur la carte ci-contre, extraite de la cartographie cyclable d'OpenStreetMap.
De plus les aménagements en Wallonie sont moyennement entretenus.
Mais ce qui rend le vélo particulièrement attirant en Belgique dans son ensemble (Wallonie et Flandres réunies), c'est le comportement respectueux des automobilistes. C'est encore mieux qu'en Allemagne, et c'est pourtant une excellente référence. On y roule vraiment en sécurité.
Les pistes cyclables nationales sont nombreuses au Danemark, plus rares en Suède (sauf Malmö et Stockholm) et très rares en Finlande (sauf Helsinki).
Les Scandinaves sont prudents en voiture et respectent globalement les cyclistes. Un petit bémol toutefois pour les Suédois et un gros pour les Danois. Dans ces 2 pays les voitures dépassent à bonne distance quand la route est très large. Par contre, trop souvent, les voitures frôlent quand ils doivent croiser une voiture. Par conséquent, dans ces 2 pays, nous utilisons une de nos tactiques préférées : quand on voit (dans le rétroviseur) qu'une voiture risque d'en croiser une autre en nous dépassant, alors, et avant que la voiture arrière ne nous rattrape, nous zigzaguons pour faire croire que nous ne maîtrisons pas notre trajectoire. C'est infaillible, devant ce risque les conducteurs freinent et attendent sagement derrière nous avant de nous dépasser. En Finlande les conducteurs attendent sagement derrière sans nécessiter cette pratique.
Les campings sont de qualité TRÈS différente suivant les pays :
Très tentés par la Norvège nous avons étudié les parcours et hébergements. C'est un pays TRÈS en relief. Même en longeant la Mer du Nord le cumul de dénivelé positif est ÉNORME. La limite physique supportable de ce cumul journalier oblige à réduire de façon drastique le kilométrage journalier. Et là cette contrainte débouche sur autre limite, l'hébergement. Le logement en dur est hors de prix, la seule solution raisonnable est le camping. Mais ces derniers ne sont pas très nombreux, et surtout il est impossible d'en trouver à des distances compatibles avec le kilométrage journalier limite. Donc nous avons renoncé à cette superbe destination. Seuls pourront y accéder ceux qui randonnent de façon légère et spartiate ; et/ou qui ont un gros porte-monnaie ; et/ou qui pratiquent le camping sauvage (autorisé à condition de camper à une distance de plus de 150 mètres d'une maison, un chalet, ou autre propriété habitée).
Bien que peu connue et sous-estimée des cyclorandonneurs, la Tchéquie est une très grande destination.
Le pays est superbe.
Le Česká Kanada, (www.ceska-kanada.cz) dans le sud du pays, est merveilleux.
Les gens sont très agréables, très adeptes du vélo. Les automobilistes très respectueux
Par contre ne pas espérer circuler à vélo dans le centre de Prague, mission impossible !!! Aucune piste, partout de gros pavés, trottoirs minuscules. L'enfer du vélo !
Dans sa partie que nous connaissons, Budapest et l'ouest du pays, la Hongrie est excellente pour nous, cyclorandonneurs.
À Budapest les pistes sont relativement nombreuses. Partout les vélos sont bien respectés.
Les gens sont calmes, les chiens bien éduqués, c'est un grand plaisir de randonner dans ce pays.
En ex-"Allemagne de l'Est" il y a beaucoup de pistes cyclables. Par contre pistes, rues, trottoirs sont encore très (trop) souvent pavées. C'est très désagréable, même avec nos vélos très suspendus.
Par contre plus de 20 ans après la réunification, les comportements autochtones restent très différents de l'Allemagne ex-"de l'Ouest". C'est mieux qu'en France, mais très nettement moins bien qu'en ex-RFA. On peut estimer à la louche qu'en France il y a 60% d'automobilistes dangereux et 40% de corrects. C'est l'inverse en ex-RDA 40% de dangereux et 60% de corrects.
Même sur les pistes dédiées aux cyclistes, nous avons subi des autos (faisant pile la largeur de la piste) cherchant à s'imposer en arrivant face à nous comme si nous n'existions pas. N'étant pas de nature à nous laisser faire, contrairement à leur espérance, nous sommes restés en pleine piste, les forçant ainsi à s'arrêter ou s'écarter dans le bas-côté (comme le font VOLONTAIREMENT et naturellement TOUTES les autos à l'ouest). Les conducteurs étaient furibards de devoir respecter leurs obligations !!!
Autre exemple symptomatique, dans notre rando en juillet 2012, nous écrivions dans notre Blog :
… En chemin notre itinéraire emprunte une petite route peu passagère. Nous pédalons alertement. Un couple de cyclorandonneurs pédale quelques dizaines de mètres devant nous, un autre couple nous croise. Une voiture arrive en sens inverse… et au lieu d’attendre derrière les vélos que nous croisons, cet abruti déboîte allègrement pour les dépasser et force le passage face à nous. Les cyclos devant se serrent sur le bas-côté. Martin, outré, déboîte lui aussi (la distance-vitesse de la voiture le permettait) et tout en klaxonnant avec notre Airzound 130 Décibels, il hurle et fait signe à la voiture de se rabattre. Celle-ci finit alors par freiner et se rabattre derrière les autres vélos.
Hélas depuis notre entrée en ex-Allemagne de l’Est nous avons constaté que parmi ceux de l’Est, un nombre certain sont aussi tarés que les automobilistes français. Alors que cette sorte de débiles est inexistante à l’ouest.
Nos écarteurs à rallonge sont très grandement nécessaires.
Coté chiens c'est comme en Allemagne de l'Ouest dans les rues et chemins ; chiens hypers bien dressés, non dangereux pour les cyclistes. Seule différence anecdotique, contrairement à l'Ouest on trouve souvent des chiens très agressifs derrière les clôtures… là les chiens (et donc les maîtres !) sont aussi bêtes qu'en France !
Donc bilan mitigé moins enthousiasmant qu'en Allemagne ex-"de l'Ouest".
Notre pays est très bien doté par la nature et l'histoire. Nous avons une nature généreuse et très diversifiée, de nombreux canaux et anciennes voies ferrées désaffectés. De quoi faire une référence en matière de cyclotourisme. Hélas la France a été jusqu'à la fin des années 2010 une contre-référence en la matière.
Trop longtemps il n'y avait point de salut hors de la sacro-sainte voiture.
Avec les années 2020 on assiste enfin à une très nette accélération du développement des infrastructures cyclables, aussi bien en milieu urbain que pour les grands itinéraires nationaux. La période post-covid et l'explosion de la pratique du vélo a été un accélérateur de la dynamique lentement amorcée précédemment.
Le fait que beaucoup plus de monde pratique le vélo entraine qu'enfin, comme dans les autres pays, de plus en plus de gens ne sont pas seulement automobilistes, mais aussi cyclistes. Ainsi quand ils ont un volant entre les mains ils prennent en compte la sécurité de ceux qui ont seulement un guidon entre les leurs.
Dans notre randonnée de 2024 (Paris-Bordeaux-Nantes) nous avons pu apprécier ce changement tant espéré.
Il reste encore beaucoup à faire pour tenter de rattraper la qualité cyclable de nos voisins européens :
Certains ont espéré que cela change avec la venue aux reponsabilités municipales du parti écologiste. C'était un rêve irréaliste. Les écologistes français sont des extrémistes qui ne s'intéressent qu'à leur mythique, idéologique et mortelle 'décroissance'. Donc leur fine couche décorative verte n'a pas (ou au mieux très peu) d'incidence sur le plan pratique pour les équipements vélo.
L'Autriche est un mix entre ce que nous venons d'évoquer :
Donc bilan moyen.
À noter que la capitale WIEN (Vienne) est fantastique pour le vélo. La ville est constellée de VRAIES pistes cyclables.
Des pays où nous avons pratiqué le cyclotourisme jusqu'à ce jour, il est évident que l'Allemagne (ex-de l'Ouest) et la Suisse sont "LES VRAIS PAYS DU VÉLO". Ils sont ex æquo sur la première marche du podium.
Dans ces deux pays le comportement des automobilistes est remarquable.
L'Allemagne est riche de pistes cyclables de fleuves et de rivières. Avec ses facilités d'hébergement "Bicycle-Friendly" l'Allemagne est vraiment "number one". C'est notre PARADIS du PLAISIR À VÉLO.
Sur les autres marches du podium on y trouve dans le désordre Hollande, Belgique, Tchéquie et Hongrie.
Les autres pays sont moins étincelants, et il faut dans certains de ceux-ci être très attentif à sa sécurité pour y rouler.