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Comme toutes les activités humaines le cyclotourisme est pratiqué de façons très diverses.
Toutefois il existe 2 grands profils de pratiquants :
Le profil cyclo-voyageur existe depuis longtemps à l'étranger. Par contre c'est assez récent en France, cela se développe surtout depuis 2005-2010.
À la base il est facile de constater la différence entre la France et l'étranger à l'aide de Google-Images.
En faisant tout simplement la recherche du mot "Cycliste" en Français, puis du même terme mais traduit en Allemand soit "Radfahrer" :
Et oui !!! Cela saute aux yeux en IMAGES :
Le profil du pratiquant français est historiquement du type cyclo-sportif.
En effet en France la pratique du vélo s'est longtemps cantonnée aux mordus du vélo de course. On les connait tous. Ils roulent en peloton tous les dimanche matin. Ce sont des mecs pour la plupart, déguisés en coureurs (y compris les maillots publicitaires), qui se tirent la bourre et dont le seul but est de battre tous les autres, ou à minima de faire des 'chronos' ou bien les plus grandes distances possibles : LA COMPÉTITION
Autour de cela s'est développé la FFCT (Fédération Française de Cyclotourisme).
Dans la seconde moitié du 20ème siècle de nombreux pseudo-coureurs du dimanche ont ainsi adhéré à la FFCT pour pousser encore plus loin leur pratique.
La FFCT propose à ses adhérents des médailles en chocolat, pardon des Brevets !
L'obtention de ces nombreux brevets est liée à la réalisation de parcours au travers de la France… avec bien entendu des performances de kilométrage, de temps à respecter. La COMPÉTITION vous dis-je.
Pour jouer à leur compétition il leur faut des vélos les plus légers possibles.
Et voilà le problème central. La plupart des cyclotouristes Français sont issus du vélo type course de route. Et ce milieu est hyper-conservateur, hyper-récalcitrant aux évolutions. Un exemple : Les freins à disque sont apparus à la fin des années 90. Le milieu du VTT s'en est emparé aussitôt. Le milieu des cyclistes course de route n'ont pas arrêté de le critiquer, de le lyncher. Leur argument ultime : C'EST TROP LOURD. Au moment de ces lignes, 2020, cela fait seulement 3-4 ans que ce milieu conservateur a enfin reconnu les qualités de cette technologie. Ils commencent enfin à l'adopter. Les ventes des vélos course de route progressent à toute allure avec ce nec plus ultra du freinage. Combien d'années supplémentaires seront nécessaires pour que les cyclotouristes, issus de ce milieu hyper-conservateur, admettent enfin que pour la randonnée à vélo les cadres tout suspendus sont incontournables. Pour l'instant ils poussent des cris d'orfraie en regardant le poids. Tant pis pour eux !
Là, pas de compétition, pas de chronomètre. C'est le voyage d'agrément, le plaisir simple du voyage, cheveux au vent (symboliquement parlant… avec un casque c'est mieux !).
Les motivations sont la découverte, le plaisir, le partage…
Le cyclo-voyageur n'est pas à 15 ou 30 minutes près pour boucler sa journée de pédalage en voyage.
Il préfère le confort, le plaisir et la sécurité… d'une bonne suspension et d'un bon freinage… même si cela pèse quelques kilos de plus.
Cette pratique, ce profil, sont bien sûr les nôtres.
Comme on l'a vu ci-dessus, l'historique Français est très majoritairement au profil CYCLO-SPORTIF.
De ce fait le plus grand nombre des pratiquants et 99% des vélocistes ne sont imprégnés que de la compétition.
Donc leurs CONSEILS sont MAUVAIS, ou inadaptés, car exclusivement orientés légèreté-performance au détriment du confort et du plaisir.
Bien entendu chacun prend son plaisir là où il l'entend.
Mais nous sommes dubitatifs sur le plaisir global obtenu par les CYCLO-SPORTIFS.
En France, OUI, ils ont du plaisir grâce aux médailles en cacao de synthèse de la FFCT. Ils collectionnent les BREVETS-FFCT. De toute façon la France étant encore notoirement sous-équipée en voies vertes, ce sont des routes qui sont trop souvent offertes aux cyclos.
Par contre tout change à l'étranger. Les breloques chocolatées ne sont plus offertes ! Il faut donc trouver d'autres motivations.
En dehors de France de très nombreuses voies vélos sont offertes, même dans des parcs naturels. Là les chemins ne sont pas toujours en bitume, mais par contre ce sont ces chemins caillouteux et chaotiques qui mènent souvent aux zones les plus belles.
EXEMPLE VÉCU…
En 2015, au début de notre randonnée en Scandinavie, nous avons rencontré au camping un couple de Français qui terminait tout juste leur randonnée en tandem. Nous avons sympathisé et discuté longuement.
Ils venaient de réaliser leur voyage (course ?) au Danemark sur la côte ouest du Jutland, le long de la Mer du Nord, de Esbjerg à Skagen (carte ci-contre). Donc du Sud au Nord. Lui était un vétéran du vélo de route en France, adepte de la FFCT.
Ils nous ont raconté leur déception à l'issue de cette randonnée, la considérant comme très peu intéressante.
Nous avons donc craint de nous ennuyer jusque Skagen. En réalité nous avons été TOTALEMENT RAVIS. La Mer du Nord est magnifique, somptueuse, avec des dunes superbes et même des falaises majestueuses dans la partie nord.
Que s'est-il passé pour avoir des jugements aussi contradictoires ?
C'est tout simple, c'est la différence d'équipement. Notre copain du moment nous avait dit qu'ils n'empruntaient jamais les chemins, uniquement les routes. Si la piste officielle devenait un chemin non revêtu de bitume, ils bifurquaient ou faisaient demi-tour pour contourner cet “obstacle”. Cela était évidemment obligatoire pour eux, puisqu'ils n'avaient qu'un vélo à cadre léger, sans suspensions et avec des pneus fins et étroits type route.
Donc voilà la différence :
…C.Q.F.D.
En côtoyant assidûment la communauté des cyclorandonneurs, on peut observer les conséquences à long terme des différences de pratiques liées aux profils.
Ce que l'on constate c'est que globalement les CYCLO-SPORTIFS abandonnent le vélo bien plus tôt que les CYCLO-VOYAGEURS. Et ce pour différentes raisons complémentaires :
Du côté des CYCLO-VOYAGEURS on voit qu'ils :
Conséquemment, en vieillissant, les différents pratiquants voient leurs trajectoires de vie diverger. Les CYCLO-VOYAGEURS mettent en pratique (consciemment ou non) ce qui est hautement recommandé par toutes les instances de santé : avoir une activité physique oxygénante modérée mais régulière jusqu'à un âge avancé.
Or il est scientifiquement prouvé que garder un bon moral, ne pas prendre de poids et maintenir ses capacités physiques et psychiques sont des facteurs clés pour rester en bonne santé jusqu'au bout de sa vie.
Cherchez l'erreur !!!
En conclusion de cette discussion on pourra mettre en avant une superbe citation de Jean TABOUREAU dit « Jean des Vignes Rouges », Officier supérieur qui fut poète, homme de lettres et critique d'art :
« Un cyclotouriste n'a pas de palmarès,
il n'a que des souvenirs »